Durant les vacances de Pâques, je suis partie pour 9 jours en tant que volontaire indépendante pour soutenir les migrants vivant au port d'Athènes. Voir cette crise humanitaire de si près m'a profondément bouleversée, c'est pourquoi je me dois de partager avec vous mon journal de bord écrit sur place au jour le jour.
28 mars
Premier jour au port. Je ne vous cache
pas que j'angoissais un peu ce matin en partant après avoir eu un vague contact
avec une personne sur Facebook qui m'avait dit de la rejoindre vers une tente
blanche située près du débarcadère E1...
En arrivant sur place, on
se retrouve face à des centaines de tentes qui longent tout le port. Il y a
plus de 5'000 personnes qui dorment, ou vivent, sur le tarmac.
La souffrance n'est pas
directement visible, on dirait le Paléo festival au premier abord, sauf sans
bière. Puis, on se rend rapidement compte que c'est
aussi sans divertissement ni aucune occupation ni pour les enfants, ni pour les
adultes. Mais surtout, c'est à durée indéfinie... Certains sont déjà là depuis
1 mois et ce n'est pas prêt de changer.
J'ai travaillé avec un groupe de 4
personnes aujourd'hui. Ensemble, nous avons joué avec des enfants. Dès que je
suis arrivée et qu'on a commencé nos activités, les petits se sont mis à me sauter
dans les bras et à vouloir me faire des bisous. J'étais soulagée de voir qu'ils
pouvaient encore faire confiance à des inconnus, et je pense que ça leur a fait
du bien de passer du temps avec des volontaires enthousiastes et heureux d'être
là malgré tout. Probablement leur a-t-on offert un peu de légèreté, qu'ils
doivent difficilement trouver auprès de leurs parents en ce moment.
Aujourd'hui j'ai fabriqué des lunettes, des bagues et des bracelets en fil de fer à n'en plus finir, fait l'avion avec des petits, supervisé des sessions de coloriage, appris plein de mots en syrien et en afghan, on m'a fait un nombre incalculable de coupes de cheveux différentes (super contente d'avoir les cheveux longs J et reçu une centaine de câlins ;-)
Heureusement, pendant tout
ce temps, mon corps a compris qu'il n'avait pas de droit de faire pipi, ce qui
m'aurait brusquement ramené au quotidien des réfugiés.
Tout est si désorganisé ici
! Rein n'est centralisé et les tâches deviennent vite chaotiques. Pour occuper
les enfants, nous avons aménagé des tables, autrement dit des planches posées
sur des caisses en plastique, sorti des feuilles de coloriage et des stylos. En
2min, nous avions attiré 50 enfants entre 2 et 10 ans qui se sont rapidement
disputé les stylos, perdu les bouchons, si bien qu’demi-heure plus tard il y
avait des feuilles volantes partout parterre, et des enfants curieux de savoir
quelle serait la prochaine activité....
Demain, je change de tâche
pour aller à la rencontre d'adultes et voir de quelle manière je peux me rendre
utile dans un autre débarcadère. Merci à tous pour votre lecture!
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